Locations en Ile-de-France : parution d’une étude sur l’impact de l’interdiction de louer - 26/10/2022

Depuis le 13 octobre 2022, on en sait plus sur l’impact en Ile-de-France qu’aurait l’interdiction de location issue de la loi Climat et Résilience d’août 2021 et qui sanctionnera en trois temps, soit en 2025, 2028 et 2034 les logements ayant une performance énergétique de G, F et E. En effet, l’Institut Paris Région et l’Insee ont réalisé une étude exhaustive sur les logements énergivores, et plus particulièrement sur les logements loués, les premiers visés par cette sanction, intitulée « Sans travaux de rénovation énergétique, près d’un logement francilien sur deux bientôt interdit à la location ». Voici quelques extraits marquants de ce document, axés sur les logements énergivores du parc locatif privé d’Ile-de-France, repris par notre cabinet francilien de diagnostics immobiliers et d’estimation de biens.
 
 

Une interdiction de location qui impacterait près de 750 000 logements du parc locatif privé

 
Par son étude réalisée avec l’Insee et parue en ce mois d’octobre 2022, l’Institut Paris Région exprime son ambition de mieux cerner les logements énergivores d’Ile-de-France, dont ceux les plus impactés par la sanction d’interdiction de bail, soit les logements du parc locatif privé, afin de mieux identifier les enjeux de la rénovation énergétique. Même si l’étude porte sur les résultats DPE obtenus jusqu’en 2018, elle reste pertinente et permet de déduire l’aggravation de la situation actuelle, sachant que le DPE réformé en juillet 2021, par sa meilleure prise en compte de l’impact carbone, tire vers le bas les résultats des anciens DPE. Ainsi, l’étude estime que les logements du parc locatif privé qui ne pourront plus être loués seraient au nombre de 745 000 et ils seraient sanctionnés comme suit : 22 % interdits de location en 2025, 30 % en 2028 et 48 % en 2034. L’étude a comptabilisé aussi les logements énergivores du parc locatif social, soit 354 000 logements, ainsi que les logements énergivores occupés par leurs propriétaires, soit 1,2 million de logements.
 
 

Parc locatif privé énergivore : quel profil et pourquoi est-ce difficile de rénover ces logements ?

 
L’étude a établi les caractéristiques communes de la majorité des logements énergivores du parc locatif privé en Ile-de-France : ils datent le plus souvent d’avant 1974, leur surface est moindre (65 % font moins de 40 m²) et ils sont chauffés au gaz de ville, voire au fioul. En plus, ils sont occupés par des locataires qui ont des revenus inférieurs de 6,1 % à ceux des locataires de logements moins consommateurs d’énergie. Par ailleurs, leurs occupants sont le plus souvent des personnes seules, âgées ou dans tous les cas, modestes. Au vu des points communs de ces logements et de leur similarité en termes d’occupation, une rénovation énergétique semble difficile. En effet, elle s’avérerait coûteuse et augmenterait considérablement le loyer. Par ailleurs, les logements du parc locatif privé d’Ile-de-France sont situés pour la plupart dans des zones tendues où la location est rapide, et ce, même si les propriétaires bailleurs ne les rénovent pas. Enfin, la plupart des logements du parc locatif privé font partie intégrante d’une copropriété, ce qui ne facilite pas non plus leur rénovation énergétique, vu que celle-ci ne dépend pas du bon vouloir d’un seul copropriétaire.
 
Malgré tout, l’Institut Paris Région finit son étude par une note positive : la rénovation énergétique du parc locatif énergivore privé comme de tous les autres logements énergivores (parc social et en propriété) est possible. Pour cela, il est essentiel de sensibiliser et d’accompagner davantage les propriétaires de ces logements et, au sein du parc social, de soutenir le programme de rénovation déjà commencé. Pour ce faire, les solutions sont nombreuses, parmi lesquelles, un accès plus aisé aux financements des travaux ainsi qu’un renforcement de l’accompagnement technique et de la formation des syndics de copropriété.

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