En à peine cinq mois, trois méthodes différentes de calcul se sont succédé en application de la réglementation française. Comment expliquer une telle instabilité ? 

 

En premier lieu, il est important de rappeler que le diagnostic de performance énergétique a connu une importante réforme au 1er juillet 2021. Cette réforme, qui était prévue de longue date, a imposé la méthode de calcul 3CL avec pour objectif principal de diminuer drastiquement le nombre de DPE vierges édités chaque année. Ces DPE vierges représentaient tout de même 20 % du total des DPE édités.

Or, la mise en œuvre de cet objectif nécessitait, d’une part que les logiciels de calculs s’adaptent à la nouvelle méthode de calcul, et d’autre part que la méthode choisie fasse ses preuves sur le terrain. Or, le nouveau DPE constitue une nouveauté à bien des égards et il était prévu dès le départ que des ajustements seraient nécessaires. Cette phase d’ajustement, qui est en cours, doit se poursuivre avec les autotests des éditeurs de logiciels jusqu’au 31 mars 2022. 

 

D’ores et déjà un peu moins de 400 000 nouveaux DPE ont été réalisés selon la méthode 3 CL, ce qui est déjà suffisant pour que les diagnostiqueurs immobiliers fassent part de leur retour d’expérience. Or, cette période a déjà permis d’identifier l’incidence majeure des nouveaux DPE sur les logements construits avant 1975 qui ont, depuis le 1er juillet été excessivement classés comme des passoires énergétiques. Afin de préserver les intérêts des ménages, le ministère du Logement est intervenu à ce sujet. Le 8 octobre 2021, un nouvel arrêté a été publié en vue de rectifier le tir. Ce nouvel arrêté, qui ajuste et fiabilise la méthode de calcul, entrera en vigueur au 1er novembre 2021. À compter de cette date, les DPE des biens à usage d’habitation concernés seront réédités sans frais pour les propriétaires vendeurs et bailleurs.